Venezuela : De l’état de grâce à l’état d’urgence.

28 mai 2016

Venezuela : De l’état de grâce à l’état d’urgence.

Drapeau du venezuela
Drapeau du venezuela

 

 

Venezuela depuis quelques jours, occupe le devant de la scène. La triste décision de Nicolas Maduro de décréter l’état d’exception et de confisquer le pouvoir par la force défraie la chronique.  Désormais, les vénézuéliens sont dans les rues et les protestations ces temps, se sont accrues. Comment en est-on arrivé là? Comment est-on passé d’une révolution économique à une révolution sociale ?

  1. Présentation de la situation

Le Venezuela avait pris son destin en main avec son ex-président Hugo Chavez. Il s’agit concrètement d’une révolution économique  à la sauce Vénézuélienne et au grand bonheur du charismatique leader H. Chavez. Selon les statistiques de l’OIT et de l’IDH (Indice de développement humain), H. Chavez a littéralement diminué  la pauvreté. Il y a beaucoup de choses à reprocher à l’économie du Venezuela à l’air de Chavez certes, mais la situation était stable, du moins apparemment. Le 5 mars 2013, le leader, malgré ses nombreuses victoires politiques et économiques contre ses adversaires, son combat contre le cancer est un échec. Il décède donc d’un malaise cardiaque (Infarctus du myocarde).  Pour garder la flamme de la révolution, son dauphin N. Maduro est élu président de la république. Seulement voilà : Depuis l’arrivée de Maduro, l’économie du pays fait un plongeon vertigineux et l’issu inquiète le monde entier. Loin d’être un hasard, cette situation a bel et bien des causes. Comment est-on passé d’une révolution économique à une révolution sociale ?

  1. La révolution économique

Lorsque H. Chavez avait pris le pouvoir en 1999, l’économie du Venezuela était libérale et contrôlée par deux grandes parties (COPEI et URD)  qui se sont mis d’accord sur un pacte de « non-agression » (le pacte de Punto Fijo) signé entre 1978-1998. Les adeptes du capitalisme se joignent à la fête, monopolisant ainsi les retombés économiques d’alors. Alors comme un messie, Chavez est arrivé au pouvoir déviant beaucoup de pièges politiques de cette époque et nationalise les entreprises pétrolifères, principales sources de l’économie vénézuélienne. Désormais une nouvelle classe sociale voit le jour grâce à de nombreuses politiques sociales. A l’exemple de ces politiques, nous pouvons citer le projet « Ciudad Caribia » qui consiste à loger 20.000 personnes à l’horizon 2018. La particularité de ce projet réside dans le fait qu’il est réservé à la couche vulnérable. Drôle de politique pour le monde capitaliste, n-est-ce pas ? Les mêmes institutions capitalistes ont cependant validé les progrès de la révolution bolivarienne. L’UNESCO reconnait la victoire de Chavez sur l’analphabétisme. Selon le Cepal et l’indice Gini, le Venezuela fait la meilleure politique de la redistribution des revenus en Amérique du Sud. Pour ne citer que ceux-là. Alors en 2016 avec Maduro, qu’est-ce qui n’a pas marché ? D’où vient le grain de sable qui bloque aujourd’hui cette machine révolutionnaire du développement ?

 

 

  1. La révolution sociale

Depuis l’élection de Maduro, la situation sociale commence à se dégrader. Mais les réserves du commerce du pétrole étaient encore présentes pour amortir le choc, en tout cas jusqu’à maintenant. Début 2016, les caisses de l’Etat sont vides, la sécurité sociale disparaît comme par enchantement. Les hôpitaux manquent cruellement des matériels de soin, les magasins sont vides. Cet état de chose a fait perdre du poids à la révolution bolivarienne et donne plutôt du poids à la révolution sociale. L’opposition introduit donc une demande de referendum sur la destitution de N. Maduro. Mais l’institution compétente traîne les pas jusqu’à la récente décision de Maduro de cadenasser le pouvoir en s’octroyant le volet sécuritaire. C’est certainement un outil pour continuer à mater les manifestations de plus en plus grandissantes. De toutes les façons, le bras de fer ne fait que commencer, car l’opposition a récemment appelé à la désobéissance civile. Quel avenir politique pour Maduro ?

 

 

  1. Dilma et Maduro, un même destin ?

L’exercice à ce niveau paraît complexe ; car la configuration politique des deux pays sont différentes les unes des autres. Les choses ne se feront pas dans les règles de l’art comme au Brésil. D’ailleurs c’est l’une des faiblesses du gouvernement de Maduro. Il n’a pas su faire une politique d’ouverture économique au moment opportun comme celle effectuée par Deng Xiaoping en chine en 1978. Et le pire est que, plus la situation se dégrade, moins le gouvernement s’ouvre à la discussion. Cette attitude est suicidaire pour n’importe quel gouvernement (Exemple : Cas de bras de fer entre la Cgt et le gouvernement français). De plus Chavez a laissé une constitution semblable à celle des pays communistes à l’image de la chine, de la Russie et de la « Turquie » : une constitution verrouillée. Le combat entre Maduro et l’opposition promet d’être dur. A moins que les dieux du pétrole entendent leurs prières ; à moins que  les cours du pétrole repartent à la hausse et que le second miracle économique vénézuélien se répète. Mais une chose est sûre : « »On peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps. »

Abraham Lincoln – 1809-1865

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