Ma réponse à « Gambie : arrêtez la « Jammehpathie » avant qu’elle ne devienne épidémique ! »

Article : Ma réponse à « Gambie : arrêtez la « Jammehpathie » avant qu’elle ne devienne épidémique ! »
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19 décembre 2016

Ma réponse à « Gambie : arrêtez la « Jammehpathie » avant qu’elle ne devienne épidémique ! »

Je suis fasciné par le degré d’engagement et de patriotisme des jeunes africains en général, et des jeunes togolais en particulier. Cela montre à quel point l’avenir de ce continent est entre de bonnes mains. Depuis qu’un certain Jahmeh s’est placé au centre du monde. Oui ! Au centre du monde, (car c’est là où il se croit tout le temps) il a fait couler pas mal d’encre et de salive. Mais, le billet de mon compatriote Maxime m’a laissé sans voix.

Pourquoi je réponds à votre analyse, Maxime ?

J’ai fait et pris part à beaucoup de conférences. J’ai le plaisir de rencontrer des jeunes engagés, voués corps et âmes au développement de l’Afrique. Maxime fait parti de ces jeunes acteurs du développement. Si je ne prends pas la peine de lui dire ce que je pense de sa position aujourd’hui, il deviendra soit trop puissant (comme la plupart des Présidents africains) pour m’écouter, soit trop déçu (éternel opposant)  pour me croire. Prenons vos arguments point par point.

Doit-on prier Jammeh avant qu’il ne quitte le pouvoir ?

Bien sûr que NON ! Mais à situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle. Qui l’aurait crû ? Qui aurait crû que Jammeh organiserait une élection « indépendante » et la perde ? Souviens-toi collègue, que Omar Bongo a déclaré publiquement « qu’on n’organise  une élection  pour la perdre ».  Jammeh l’a organisé, il  l’a perdu et il  l’a reconnu. Si je suis d’accord avec vous que cela ne devrait pas être vu comme chose exceptionnelle et qu’il est temps, comme l’a déclaré  le « donneur de leçon » Sarkozy à Dakar «que l’homme qfricain entre dans l’histoire ». Je trouve par contre désastreuse la communication de « Barrow » et ses accolytes qui mettent désormais l’espoir des gambiens derrière les « barreaux ».  Pourquoi menacent-ils un président qui a encore le pouvoir entre les mains ? Cela se comprends parfaitement dans une démocratie mais souvenez vous que la Gambie est loin d’être une démocratie. D’ailleurs, Obama avait fait une campagne féroce et sans pitié contre Trump mais dès qu’il s’agit de transition, il l’a appelé et lui a signalé son désir d’une transition « pacifique ». Souvenez-vous des combats de Mandela ? Malgré les discriminations et les crimes contre les noirs, il a décidé une transition par la négociation, par la collaboration. Pourquoi cela devrait être autrement pour Jammeh ?   Que l’histoire nous sert de repère, collègue.

Suis-je un  « panafricain ? »

Je n’aime pas vraiment le terme « panafricain » car cela renvoi à l’échec de toutes ces personnes qui ont hurlé, crié, vociféré et qui au final, n’ont rien accompli. Voulez vous un exemple ? LE FRANC CFA est toujours là.  Je pense également à tous ces organismes  dits « internationaux »  qui ne sont rien d’autre que de « gros machins » « budgétivores » et qui n’ont aucune utilité quand il est question d’urgence. Nous ne pouvons pas compter aujourd’hui sur l’Union Africaine ni sur l’ONU pour nous sortir de ces situations fâcheuses. Le Gabon est un cas précis de ce que c’est que la lâcheté des pseudo-défenseurs de la démocratie et des votes du peuple. C’est exactement pour ça qu’on a besoin des leaders malins, astucieux et ingénieux. D’ailleurs le parcours de Barrow est à la hauteur de sa communication. Oui ! Vous avez raison Jammeh doit être  « malade » mais  nous devons l’accepter, l’opposition en Afrique est aussi malade. Je ne pense pas qu’on n’ait besoin de le démontrer. Jetons juste un coup d’œil sur l’Etat de nos différents partis politiques. Ceux qui veulent l’alternance dans nos pays respectifs, sont dirigés depuis des lustres par les mêmes personnes. Et comme le peuple aussi a soif de l’alternance, il vote la première « marionnette » qui se présente. C’est exactement ce qui se passe en Gambie.

La  «  real politique » africaine

Si vous comptez sur les menaces de l’UA et croire que Jammeh s’en ira facilement, vous connaissez mal la real politique.   Si vous estimez qu’on ne doit pas le supplier ; que font alors Johnson et ses acolytes chez lui ? C’est une leçon a Barrow et ses pseudo-opposants. Si vous n’avez pas des institutions fortes, soyez un homme fort. Soyez prêt à garantir un avenir paisible même au « diable » afin d’avoir la possibilité de changer les choses pour la génération future. Privilégiez le dialogue au lieu des propos incendiaires. Sans toute fois oublier qu’il faut mettre parfois la force à côté de la loi. Machiavel explique très bien cette situation  dans « Le prince »

Je laisse place à mon cœur

Je me rappelle en 2005, lorsque je croyais qu’il y a un « fou » d’un côté et un « sensé » de l’autre. Aujourd’hui, je suis « illuminé ».

Un jour, je voulais faire mon devoir de citoyen en me rendant dans un bureau de vote afin de m’assurer que tout se passait bien. Juste après le comptage des voix, on attendait la signature des procès verbaux quand soudain, les « fers » commençaient à cracher du feu. Ce qui c’est passé après était terrifiant. En me rendant à la maison le matin après avoir passé la nuit à me faufiler sous les tombes pour sauver ma peau, j’ai vu les larmes de ma mère coulées telle la chute de Niagara . Car peu étaient les personnes qui étaient indemne cette nuit là.  Ou était l’ONU ? Ou était la CEDEAO ou était l’OUA. Un an après, la cause que je défendais était tombée à l’eau sous les balles des leaders que je supportais. Un accord pour la réconciliation était signé. Sauf que cet accord devrait passer par un processus de communication poussé pour que chaque togolais Lambda puisse le comprendre. C’est ça la faiblesse de nos opposants africains. Ils poussent l’amateurisme à son paroxysme et au final, c’est le peuple qui souffre.  Depuis, j’ai enlevé mon manteau du « soldat de la démocratie »  pour porter celui du « soldat du développement local » Et croyez moi, ma vision du monde n’est pas faussée par la dictature.

 

En deux mots, Djammeh est fautif mais Barrow l’est encore plus. Et tu n’es pas obligé être d’accord avec moi.

 

 

 

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